Bienvenu(e) sur Journalnt.com

a

Perturbations sur l’Internet et la téléphonie : Les usagers dans tous leurs états

par | 7 Août 2010 | Actualités | 0 commentaires

greve-operateurLa journée nationale d’action décrétée par les syndicalistes de la Sonatel a été durement ressentie hier par les usagers de la téléphonie et de l’Internet en particulier. Impossible d’envoyer ou de recevoir des emails hier au Sénégal, encore moins d’effectuer d’autres opérations via la toile. La connexion sur le net était bloquée. Pendant que les usagers s’indignent, en ordre de bataille contre le contrôle des appels entrants par Global Voice, les travailleurs de Sonatel n’écartent pas d’aller en grève pour sauvegarder le patrimoine qu’ils estiment menacé.
Au cœur de la Médina, à la Rue 6X11, deux jeunes sont assis devant un cybercafé. A l’intérieur de la salle, c’est le calme plat. Les machines affichent écran noir. Le visiteur non averti pense peut-être que ce sont encore les délestages. Mais un regard à gauche du bâtiment indique le contraire. L’approvisionnement en électricité n’est pas perturbé. Le jus est présent dans les autres bâtiments. Le gérant du Cybercafé, un jeune de teint clair fait la remarque sur un ton amer. Le visage barré par de grandes lunettes noires, il lance : « c’est vraiment désolant. Depuis 9 heures, nous n’avons pas de connexion. Nous ne savons quoi faire. Nous poireautons depuis ce matin ». L’air également désolé, le second gérant poursuit : « Nous avons tenté d’en savoir plus, mais la Sonatel ne daigne même pas répondre à nos appels. Ce n’est pas respectueux de sa part ». Ce centre de connexion sur le web est bien fréquenté en période normale. Les gérants gagnent environ 20 000 Fcfa par jour. Aujourd’hui, mercredi 05 août, les recettes journalières ont considérablement baissé. « On n’a même pas encaissé 3 000Fcfa. La connexion est partie très tôt », déplore Sadibou Sy, le visage renfrogné. Notre interlocuteur constate avec amertume les va-et-vient des clients. « Les gens viennent et repartent sans se connecter. Certains ont peut-être des dossiers très importants à gérer. La Sonatel devait au moins avertir les gens afin qu’ils puissent prendre des dispositions », dénonce-t-il.

Sadibou a vu juste. Devant la porte du cyber situé sur la Rue 6 X 22, en face d’une institution de Microfinance, un jeune de grande corpulence, tout en sueur, vêtu d’un tee-shirt vert vient aux nouvelles. Comme s’il l’attendait, le gérant lui lance : « on n’a encore rien. Jusqu’à présent la connexion n’est pas venue ». Le regard hagard, le jeune homme tourne la tête de gauche à droite. « Je dois voyager. Mes partenaires m’avaient envoyé le billet par Internet, mais puisqu’il n’y a pas de connexion, je ne parviens même pas à le récupérer », se désole-t-il. Malgré la perturbation, le jeune homme n’a pas abdiqué. « J’ai tenté d’appeler pour qu’on me faxe le billet, mais les appels internationaux sont bloqués. C’est vraiment grave. Je risque de rater mon vol », confie-t-il. Une ultime solution s’offre à notre interlocuteur. « J’irai à l’aéroport. Comme les compagnies sont interconnectées, mon nom doit certainement être dans leur système. Peut-être, les responsables de ma compagnie accepteront de me laisser voyager », espère-t-il. Il n’est pas le seul obligé de trouver des stratagèmes pour voyager. « Une fille est venue ici ce matin. Elle doit imprimer un billet d’avion électronique, mais elle n’a pas pu récupérer ce sésame. Elle avait promis de prendre contact avec les responsables de la Sonatel pour ne pas rater son vol », renseigne Adama Sow, le gérant. Le jeune homme se désole aussi de voir de l’argent lui filer entre les mains. « Aujourd’hui, mes recettes sont nulles. Je n’ai rien encaissé. Pendant les périodes normales, je gagne entre 6 000 et 7 000 Fcfa », s’indigne-t-il. Avant que le jeune Adama Sow ne termine sa phrase, un homme, la cinquantaine sonnée, se pointe. « Je veux une heure de connexion », dit-il. L’air toujours désolé, le gérant lui fait remarquer que « la Sontalel est en grève ». « C’est inadmissible. Sans la communication, beaucoup de perturbations seront notées. Ce n’est pas bon pour le pays », confie-t-il. Un constat qu’il partage avec nombre de Sénégalais.

Babacar Dione et Seydou Ka

Source : Le Soleil, 6 août 2010

0 commentaires

Soumettre un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Articles Similaires

Le projet « Saint-Louis Numérique 2025 », destiné à transformer la ville par le numérique au cours des sept prochaines années, a officiellement été lancé le 23 février 2018. Porté par le Centre d’Excellence Africain en Mathématiques, Inf

Le projet « Saint-Louis Numérique 2025 », destiné à transformer la ville par le numérique au cours des sept prochaines années, a officiellement été lancé le 23 février 2018. Porté par le Centre d’Excellence Africain en Mathématiques, Inf

Le projet « Saint-Louis Numérique 2025 », destiné à transformer la ville par le numérique au cours des sept prochaines années, a officiellement été lancé le 23 février 2018. Porté par le Centre d’Excellence Africain en Mathématiques, Informatiques et TIC (CEA-MITIC)...

Dakarweb.net