(Correspondant permanent à Montréal) – L’Afrique des Tic est un énorme marché à prendre. Chez Exportation et Développement Canada, l’on ne fait guère de mystère par rapport à un tel challenge. L’Afrique, malgré d’énormes potentialités, reste encore en marge de la société des Tic du monde. La croissance et la vitesse d’Internet demeurent encore limitées en Afrique où il n’existe en moyenne qu’un seul abonné haut débit pour mille habitants alors que l’Europe a deux cents abonnés par mille habitants. Entre 2000 et 2008, la pénétration de la téléphonie mobile sur le continent africain est passée de moins de deux sur cent habitants à 33 % selon les experts. Les Tic en Afrique ont été d’ailleurs au centre du 14e sommet de l’Union africaine en Ethiopie en janvier dernier sur le thème : ‘Technologies de l’information et de la communication (Tic) en Afrique, les défis et perspectives de développement’. Selon un rapport des experts soumis aux dirigeants du continent, ‘l’utilisation globale des Tic en Afrique est encore faible, ce qui laisse amplement d’espace pour davantage de croissance dans les années à venir. L’Afrique demeure le continent le moins connecté au monde, tant d’un point de vue de la pénétration d’Internet qu’en termes de bande passante totale utilisée. Ce nouveau secteur dynamique touchant plusieurs secteurs nécessite un débat au plus haut niveau des gouvernements’. La définition d’un Plan d’action des Tic est toujours attendue des dirigeants du continent.
Les entreprises canadiennes ne sont pas préoccupées par de telles faiblesses pour investir en Afrique. Le communiqué de presse d’hier, mercredi, annonçant un investissement de 20 millions de dollars pour accompagner les entreprises canadiennes dans ce domaine ne laisse guère de doutes à ce niveau. Stephen Poloz, premier vice-président du Groupe des produits de financement d’Edc, a révélé que ‘l’explosion du sans fil et de la large bande en Afrique de l’Est ouvre d’immenses possibilités aux secteurs canadiens de la technologie et des télécommunications, et notre participation à Africa Telecommunications, Media and Technology Fund I (Atmtf) permettra d’aider directement les entreprises canadiennes à accéder à ce marché’. Il ajoutera que ‘le fonds offre un grand équilibre entre les ventes à l’exportation à court terme et les retombées futures à long terme pour le secteur Tic canadien de manière générale’. Richard Essex, associé à East Africa Capital Partners, précisera surtout pour l’Afrique subsaharienne être ‘très heureux du premier investissement d’Edc dans un fonds en Afrique et enthousiasmés par le rôle stratégique clé que jouera la technologie canadienne dans l’arrivée d’Internet haute vitesse, de la télévision multivoie et de la téléphonie du XXIe siècle en Afrique subsaharienne’.
L’entreprise canadienne International Datacasting Corporation (Idc) déjà sur le marché reste l’un des plus grandes bénéficiaires du financement d’Exportation et Développement Canada. Idc, un leader mondial en matière de solutions et de systèmes de télévision améliorée reposant sur IP via la distribution de contenu multimédia à large bande, va proposer, en partenariat avec Atmt Wananchi, une télévision multivoie aux 300 millions d’habitants de l’ensemble des régions de l’Afrique de l’Est. Les deux partenaires mettront aussi en place un nouveau service de radiodiffusion directe pour la diffusion d’émissions de télévision en Afrique subsaharienne. Frederick Godard, président et chef de la direction d’Idc, estime que ‘notre partenariat avec Edc et East Africa Capital, Llc, permet à Idc de prendre rapidement de l’expansion en Afrique subsaharienne. Grâce à l’appui d’Edc, nous sommes en mesure de vendre plus sur des marchés émergents, ce qui est précieux pour nous. Nous nous réjouissons à l’idée de renforcer encore ces relations et de conquérir d’autres marchés à l’avenir’.
Abdou Karim Diarra
(Source : Wal Fadjri, 15 juillet 2010) via osiris.sn
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