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Le nouveau Facebook va-t-il tuer certains médias ?

par | 5 Mar 2018 | Actualités | 0 commentaires

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Médias : le nouveau fil d’actualité Facebook fait une première victime

Un média américain dont la forte audience provenait essentiellement de Facebook vient d’annoncer qu’il mettait la clé sous la porte suite au changement du fil d’actualité de ce dernier. Le début d’une hécatombe ?

Un algorithme peut-il tuer ? C’est en tout cas déjà fait en ce qui concerne un média, confirmant le scénario quelque peu inquiétant, voire cauchemardesque que tous redoutent depuis que Facebook a annoncé un changement radical dans son fil d’actualité.

C’est l’éditeur spécialisé dans l’actualité et les trucs est astuces « feelgood » destinées à un public féminin LittleThings qui restera dans l’histoire le premier média internet à mettre la clé sous la porte à cause des nouvelles règles décidées par Facebook début 2018. La sentence ne se sera pas fait attendre, et elle est plutôt rapide et brutale.

Le média, constitué principalement d’un site web et surtout d’une page Facebook à fort succès a annoncé par la voix de son PDG, Joe Speiser, qu’il fermait ses portes « principalement à cause du récent changement de Facebook ».

Plus de douze millions de fans en trois ans et une faillite en un mois…

Depuis son lancement en 2014, LittleThings avait connu une croissance météorique en rassemblant plus de douze millions de fans sur Facebook, produisant des vidéos qui généraient régulièrement des milliers, voire des millions de vues.

Selon Joe Speiser, le récent changement d’algorithme (…) a fait baisser le trafic organique de LittleThings d’environ 75%, tout en détruisant ses marges bénéficiaires. Pourtant, Speiser était plutôt du genre enjoué il y a seulement deux ans, quand il déclarait au Wall Street Journal qu’il était « très optimiste sur la volonté de Facebook d’aider les éditeurs Web. »

LittleThings était né d’une entreprise de commerce électronique pour animaux de compagnie. Selon TechCrunch, en 2015, la société a levé un montant de liquidités non divulgué par le biais d’un financement par emprunt alors qu’elle se transformait en une société de médias à part entière.

Des investisseurs qui se défilent

Dans une note annonçant le désastre à leurs lecteurs et leurs employés, Joe et Gretchen Speiser précisent que leur affaire avait déjà rencontré des difficultés en août 2017, donc antérieurement au gros changement de fil d’actualité Facebook, et qu’ils étaient depuis fin 2017 dans un processus de cession de parts de leur entreprise à des investisseurs. Selon eux l’affaire était bien engagée, avec plusieurs acquéreurs intéressés. Mais suite au changement de l’algorithme du réseau social au détriment de la visibilité des médias et au profit des publications personnelles, qui a entrainé cette chute drastique de l’audience de LittleThings, les investisseurs ont pris peur et se sont retirés aussitôt du deal.

Les Speiser indiquent que le site ne fermera pas encore tout de suite, et qu’ils souhaitent s’assurer qu’ils auront suffisamment de temps pour informer leurs lecteurs et fans.

La dépendance aux algorithmes, le nouveau poison mortel…

Une mésaventure qui rappelle à quel point il est risqué de ne dépendre essentiellement que d’un seul canal de distribution, ou de cultiver ce qui vous nourrit dans le jardin d’un autre. Une règle économique de base, que ce soit pour un média ou toute autre entreprise. L’histoire n’est pas si nouvelle, et on se souvient qu’il y a déjà plusieurs années de nombreuses startups branchées sur l’API Twitter l’avaient appris à leurs dépens quand ce dernier avait décidé de fermer les robinets de son écosystème. Plus récemment le média « pure player Facebook » français Firerank a été brutalement dégagé de Facebook pour non-respect de ses règles éditoriales, jetant à la rue trente collaborateurs du jour au lendemain. On sait également que Now This, qui a fortement inspiré le français Brut, a ré-ouvert son site internet début janvier, probablement pour ne plus dépendre uniquement du bon vouloir des algorithmes de Mark Zuckerberg, même si ses fondateurs indiquent que cette décision avait été prise bien avant.

D’autres médias ont adopté des stratégies visant à remplacer la visibilité par l’engagement, ou plus prosaïquement en expliquant à leurs lecteurs comment ils peuvent toujours accéder à leur fil d’informations, comme nous l’avons fait de façon plus générique.

Reste à savoir si ces diversions seront payantes ou si ce premier média tombé au combat préfigure une hécatombe dans le paysage de l’internet « social »…

Ecofin Hebdo

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