RUFISQUE – Comme tous les matins, c’est le même réflexe de consulter ma boîte mail et surtout de jeter un coup d’œil sur les journaux en ligne. Quelques clics sur le clavier de mon ordinateur pour entrer en connexion, mais l’ouverture des pages se fait plus lente que d’habitude. Encore quelques minutes de patience, je constate finalement que la connexion a échoué. Même la page d’accueil ne s’ouvre pas correctement. Redémarrage de l’ordinateur, échec à nouveau de la connexion. Trente minutes, quarante… Une heure, la connexion n’est toujours pas rétablie. Le fait est rarissime et suscite déjà mon inquiétude. Sur ce, je décide de me rendre à l’agence de mon fournisseur d’accès, tout en espérant qu’un problème est survenu dans la configuration de mon téléphone fixe empêchant la connexion à internet. Mais les nombreuses tentatives du gérant n’arrivent guère à situer le problème. « Est-ce que ton câble n’est pas endommagé, mon gars ? » se résout-il enfin à me demander. Perplexe, je ne sais quoi répondre. J’arrive quand même à lui lancer : « Tu as plusieurs câbles ici, tu peux en essayer un et voir ». Il s’exécute, mais l’utilisation du nouveau câble ne donne rien. Aucune connexion. Près de moi, un autre client qui vient juste de s’abonner, mais il n’arrive guère à avoir accès à internet. Malgré plusieurs essais pour ouvrir les pages « yahoo ! », « google » ou encore les sites sénégalais les plus consultés, aucune page ne s’ouvre.
En chemin, pour vérifier si ce défaut d’accès à internet touche les services de la Sonatel, j’entre dans une cabine « Orange ». Mais dès que je franchis le portail, le gérant m’interpelle. « Il n’ y a pas de connexion mon ami, tu n’as pas vu qu’il n’y a personne aujourd’hui. C’est depuis ce matin ». C’est la réalité apparemment. La dizaine de machines qu’il a dans sa cabine sont éteintes. Le service est au ralenti. Tout comme la plupart des boutiques et agences de télécommunication ouvertes à Rufisque. Tous les clients partagent le même problème d’accès à internet. Mais, avant même que je ne quitte la boutique « Orange », deux individus entrent et rapportent que depuis dix heures du matin, les agents de la Sonatel ont débrayé pour protester contre l’arrivée de « Global voice » au Sénégal. C’est peut-être une explication fiable, puisque dans leur dernière déclaration, les syndicalistes de la Sonatel avaient affirmé qu’ils avaient perdu un combat, mais pas la guerre. En attendant une explication officielle, le constat est que l’inaccessibilité aux services internet a causé de réels dommages à la clientèle d’Orange et d’Expresso Sénégal. Pour moi et comme bien d’autres abonnés sénégalais, la grande question reste à savoir comment tout cela est arrivé d’un seul coup. Internet, quand tu nous manques….
Maguette Ndong
Source : Le Soleil, 6 août 2010
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