Depuis son accession à l’indépendance en 1960, le Sénégal est confronté à la lancinante question de l’accès universel au téléphone. En effet, historiquement introduite pour satisfaire les besoins de l’administration coloniale (Sagna 2001), géographiquement concentrée dans les villes1 et socialement réservée à une minorité, la téléphonie fixe ne compte guère que 240 324 abonnés plus d’un siècle après son introduction, soit un taux de pénétration de 1,97 % (ARTP 2009 a). Au cours de ces vingt dernières années, des progrès considérables ont cependant été réalisés puisque la télédensité n’était que de 0,33 ligne pour 100 habitants en 1987. Pour ce faire, l’opérateur historique, s’appuyant sur le constat que le téléphone faisait souvent l’objet d’une utilisation collective, a encouragé la création de dispositifs d’accès collectif connus sous l’appellation de « télécentres ».
progressive des télécentres est un sujet de préoccupation pour les pouvoirs publics et
les acteurs du développement local dans la mesure où pendant longtemps ils ont été considérés comme le socle sur lequel il était possible de se baser pour lutter contre la fracture numérique.
1. En 2007, 68 % du parc de lignes fixes étaient concentrés à Dakar, la capitale du pays (Cf. ARTP,
Rapport sur le marché des télécommunications au Sénégal en 2007, Dakar, juin 2008, p. 21).
Olivier Sagna
Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD)
Lien en pdf : Les télécentres privés du Sénégal,La fin d’une « success story »
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