Pourquoi ? A l’en croire, en tout cas, le directeur général de la Sonatel avait « dégagé » ses responsabilités en l’assurant au cours d’un échange téléphonique qu’il allait « devoir prendre des sanctions » pour que les gens « s’exécutent ». Réponse de Ndongo Diao : « je lui ai répondu que ça ne m’intéresse pas. Ce sont les résultats qui m’intéressent. La manière dont tu gères ta notoriété à la Sonatel c’est ton affaire. Je veux que les documents viennent de gré ou de force ». Car, ce n’est pas un problème qui se règle avec la force « physique » mais la force de « la loi ». « Je lui ai adressé une autre lettre de mise en demeure pour lui dire que si dans les délais, à l’heure de la facturation, nous n’avons pas les Cdr, nous serons obligés au niveau de l’Artp de procéder à une évaluation objective du nombre de minutes qui sont entrées au Sénégal, pour faire une facturation. La Sonatel sera obligée de payer à l’Etat du Sénégal. Sinon, l’Etat prendra ses mesures pour rentrer dans ses fonds, comme au niveau des impôts ».
« Si la Sonatel refuse que l’on mette des équipements pour compter de façon objective avec eux les minutes entrantes, nous serons obligés de faire une estimation »
Expresso ayant obéi depuis longtemps, si la Sonatel, martèle-t-il, « refuse de donner les Cdr et refuse que l’on mette des équipements pour compter de façon objective, avec eux les minutes entrantes, nous serons obligés de faire une estimation. Au Sénégal, on dit qu’actuellement, le nombre de minutes c’est 85 millions ; mais ça peut dépasser 100 millions de minutes, aller même jusqu’à 150 millions de minutes. C’est pourquoi 5 milliards, c’est relatif. Ça peut être plus, comme ça peut être moins. Mais le minimum avec les chiffres actuels déclarés, c’est entre 2 et 3 milliards ».
À l’endroit de Tigo : « Tout trafic qui ne passe pas par les voies autorisées sera coupé »
S’arrêtant sur le sort réservé à Tigo pour avoir eu l’outrecuidance de terminer le trafic alors que sa licence ne le lui permettait pas, Ndongo Diao dit ne pas trop s’emballer.Sur ce point précis, dit-il, « tout trafic qui ne passe pas par les voies autorisées sera coupée. Sur le plan technique, si on découvre des fraudes, on sévit. Nous l’avons fait comprendre », dit-il. Pour ajouter que, contrairement aux informations véhiculées, le contrat entre l’Artp et Global Voice ne souffre d’aucune ambiguïté. « À part l’Artp, aucune partie n’est intervenue. Le tribunal compétent, c’est le tribunal de Dakar, pas l’Europe. Les fonds collectés vont directement dans les caisses duTrésor. Nous sommes les seuls maîtres du jeu sur le plan technique et financier. Nous détenons 51 % contre 49 pour Global Voice ».
Madou Mbodj
Source : L’As, 30 juillet 2010 via Osiris.sn
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