L’Autorité de régulation des télécommunications et de la poste (Artp) a constaté hier, 18 janvier 2016, à travers un communiqué, que les opérateurs de téléphonie mobile Sonatel, filiale d’Orange, Tigo, filiale de Millicom et Expresso filiale de Sudatel, n’ont déposé aucune offre dans le cadre de l’appel à candidature pour l’acquisition d’une licence d’exploitation 4G. L’Artp laisse entendre que « cette entente illicite » pour boycotter l’opération découlerait de son refus de transiger sur le prix de la licence fixé par l’Etat à 30 milliards FCFA pour une durée de 20 ans.
L’Artp a révélé avoir en effet reçu le 17 décembre 2015, « en violation ouverte du code des marchés publics et du règlement de la consultation (l’article 3.4 et l’article 7.14 du Règlement d’Appel à Candidature) (…) une lettre signée des 3 opérateurs pour signaler leur préoccupation sur le prix de réserve de la licence ».
Pour le régulateur télécoms, le prix de la licence 4G est raisonnable au regard de son élaboration basée sur le benchmark de plus de 20 pays dans le monde. Il tient « compte de la qualité et de la quantité des bandes de fréquences proposées (bandes 800 Mhz, 700 Mhz et 1800 Mhz), de la population», poursuit l’Artp. Au-delà des obligations de la licence, du potentiel de marché de la 4G et des meilleurs standards internationaux, ce prix tient surtout compte des revenus du marché télécoms au Sénégal qui « représente plus de 1000 milliards de FCFA par an, avec des taux de rentabilité (EBITDA) des opérateurs de 20 à 50% », souligne l’Artp.
Prenant acte de la « non-participation collective et coordonnée des opérateurs » à l’appel à candidatures pour la 4G, l’Artp a décidé de relancer le processus. Il se tiendra toujours selon les spécifications déjà arrêtées pour les trois opérateurs de mobile du pays. Mais, cette fois, l’opération sera ouverte à de « nouveaux entrants, opérateurs internationaux de télécommunications », indique l’organe de régulation du secteur national des télécoms.
Toutefois, dans son communiqué signé d’Abdou Karim Sall , son directeur général, l’Artp indique que « conformément à la procédure, l’Etat se réserve le droit de prendre les mesures appropriées suite aux manquements constatés » au niveau de Sonatel, Tigo et Expresso.
La brouille entre les opérateurs télécoms et le régulateur autour de la 4G pourrait avoir un impact sur la date effective de commercialisation du très haut débit mobile au Sénégal. Le gouvernement, qui tablait sur le premier trimestre de l’année, pourrait en effet voir cette période rallongée, le temps que de nouveaux opérateurs internationaux se manifestent et déposent leurs offres, puis que l’Artp les étudie.
Agence Ecofin
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