Le Soudanais Sudatel lance ses activités en grandes pompes au Sénégal. Et pour une entreprise qui s’est fait attendre plus d’une année, elle a voulu réussir son opération de séduction. D’abord, dès l’entame, nombreux parmi les reporters qui ont couvert la conférence de presse de lancement, ont reçu un téléphone mobile, avec un numéro d’appel, qui les intègre d’office dans le réseau Expresso, du nom du réseau Mobile pour le Sénégal.
De son côté, M. Emmanuel Hamez, a voulu donner au public plusieurs raisons de savourer le goût du nouveau réseau. Tout d’abord, on oublie le système Gsm, Expresso s’installe directement avec un réseau 3G, que ses concurrents en sont encore en train de tester, avec plus ou moins de succès. Et mieux, l’attente de plus d’un an, depuis l’acquisition de la licence, est compensée par une couverture nationale. Emmanuel Hamez assure que son opérateur utilise «une technologie verte», avec seulement six points d’interconnexion, pour 260 sites d’émission, pour un réseau de transmission IP, et non pas par satellite. Cela est pour lui, une garantie de qualité de transmission. C’est d’ailleurs l’installation de cette couverture nationale qui explique tout le temps qu’il a fallu attendre avant les débuts des activités d’Expresso, selon Hamez.
S’agissant des questions qui ont été posées sur la provenance des finances qui ont permis à l’opérateur soudanais d’acquérir une licence globale au Sénégal, Emmanuel Hamez a voulu anticiper toutes les questions et précisé que les 200 millions de dollars (90 milliards de francs Cfa à l’époque) venaient de la vente de la filiale mobile de Sudatel au Soudan, Mobitel, à l’émirati Zain, pour 1,3 milliard de dollars. De plus, la compagnie, qui est opérateur historique de téléphone dans son pays d’origine, a réalisé en 2007, plus de 155 millions de dollars américains de profit. Une manière de laisser entendre que les finances de la compagnie de téléphone n’ont rien à voir avec l’argent du terrorisme, dont les dirigeants américains notamment, accusent le Soudan d’être l’un des sanctuaires. La licence de Sudatel au Sénégal est d’une durée de 20 ans.
L’opérateur soudanais, qui se vante d’être habitué à travailler dans des environnements concurrentiels, est implanté en Mauritanie, au nord du Sénégal, où il est le second opérateur, et revendique 20% du marché. Son réseau au Nigeria, nommé Intercellular, est, selon Hamez, «en pleine restructuration». Il est également implanté au Ghana, où il a acquis l’opérateur Kasapa. Sudatel espère qu’Expresso au Sénégal, donnera envie aux autres pays de l’Afrique de l’Ouest, de goûter les mêmes saveurs digitales.
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