‘Tous dans le même sac’, semblent dire les gérants de télécentres. L’Union nationale des exploitants de télécentres et téléservices du Sénégal (Unetts) qui vient de se muer en Organisation des distributeurs de services numériques et de télécommunications (Odsent) ne décolère pas contre l’Agence de régulation des télécommunications et des postes (Artp) et la Sonatel dans l’affaire Global Voice.
‘Mathématiquement, 240 milliards récupérés viendront s’ajouter aux 300 milliards que l’Etat devrait engranger durant les cinq ans, soit 540 milliards de revenus. Les 50 % de cette manne financière suffiraient largement pour résorber le grand fossé numérique qui sévit dans notre pays’, s’indigne-t-il. En effet, poursuivant ses explications, Bassirou Cissé annonce que l’enquête, commanditée par l’Artp sur les Tic et publiée en mars 2010, a montré, entre autres statistiques, que ‘le Sénégal a un taux de connexion Internet de 4 % ; que 85,5 % des ménages ne disposent pas de l’outil Internet ; que 72 % de la population du monde rural font plus de cinq km pour obtenir une connexion Internet ; que 38 % des Sénégalais continuent à fréquenter les télécentres et téléservices et que les démarches administratives n’étaient pas connues des populations sénégalaises’. Ce qui maintient encore notre pays dans les abysses du fossé numérique.
Pour autant, le président de l’Odsent est loin d’avoir de la sympathie pour la Sonatel dans cette affaire. Ainsi, comme à son habitude, Bassirou Cissé a encore craché du feu sur la Société nationale de télécommunications. ‘Sonatel, après avoir engrangé plusieurs centaines de milliards en bénéfices partagés pendant des décennies, sans aucun respect pour le consommateur et pour ses prestataires de service, doit savoir que l’heure de la concurrence saine a sonné et se comporter comme les autres opérateurs de la place qui n’ont fait aucun bruit depuis la publication du décret’, déclare-t-il.
De plus, il demande à la filiale de France télécoms de jouer franc jeu et de respecter le décret présidentiel qui octroie désormais à Global voice group la gestion du trafic de communications internationales entrant au Sénégal. ‘L’Odsent demande à Sonatel de cesser immédiatement son dilatoire et se conformer au droit républicain en respectant les clauses du décret 2010 – 632 du 28 mai 2010’, clame d’entrée Bassirou Cissé. Qui estime que la direction de Sonatel ‘n’a aucun droit de se réfugier derrière les travailleurs organisés en syndicats ou ses cadres pour imposer un diktat à l’Etat qui a l’obligation républicaine de contrôler le trafic et de lutter contre la terminaison illégale des communications téléphoniques en concurrence réprimée’. Ainsi, il pense que l’Artp a l’obligation d’imposer par la loi, donc par la force, l’installation du matériel de contrôle de Global Voice à Sonatel au lieu de procéder à des évaluations mensuelles facturées.
Seyni Diop
Source : Wal Fadjri, 8 septembre 2010 via Osiris.sn
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