Les travailleurs maliens d’Orange-Mali se disent convaincus d’une chose : les étrangers sont mieux traités qu’eux. Car, arguent-ils, dans tous les pays où, France-Télécom est présente, c’est le même système. Les mêmes traitements discriminatoires entre les travailleurs.
Des méthodes jugées discriminatoires
La mort dans l’âme, notre source de poursuivre : « les travailleurs maliens sont obligés d’accepter. Car, l’employeur a tout mis en œuvre pour que les tarifs de nos heures supplémentaires soient diminués ou supprimés ». Avant de conclure : « gare à toi, si tu revendiques un droit. Encore moins d’adhérer, ouvertement, au bureau syndical de la boîte ».
A en croire un cadre supérieur d’Orange-Mali, le traitement est loin d’être équitable entre les travailleurs. Même, à diplôme égal. Selon que vous soyez Français, Sénégalais ou Malien… votre traitement peut monter ou baisser.
« A Orange-Mali, un Français touche, à diplôme équivalent, plus gros qu’un cadre Sénégalais. Et plus gros qu’un cadre Maliens. Aussi, un cadre Sénégalais, toujours à diplôme égal, perçoit plus lourd qu’un cadre Malien », indique notre interlocuteur.
Pourtant, notre source assure que le chiffre d’affaires journalier d’Orange-Mali est énorme : 60 millions CFA environ que la Direction de la succursale acheminerait, chaque jour, vers Dakar.
En effet, la fièvre du GSM ne souffle sur le Mali que depuis quelques années.
Orange-Mali, un Etat dans un Etat ?
Avec la faible couverture du pays, et l’ouverture du secteur des télécommunications aux capitaux étrangers, France-Télécom a investi le domaine, sous l’enseigne commerciale d’Ikatel, rebaptiser Orange-Mali.
Selon un responsable de la Boîte, déjà, en 2003, le chiffre d’affaires annuel du second opérateur du mobile était estimé à 200 milliards de francs CFA. En l’espace de cinq ans, l’exploitation du réseau aurait augmenté de 150%.
Mais, curieusement, indiquent nos sources, l’Etat malien a dû abandonner sa souveraineté sur cette manne financière. S’y ajoutent les exos accordées en vrac à Orange-Mali et, dont les montants cumulés sont estimés à plusieurs dizaines de milliards de francs CFA par an, précisent nos sources.
« De toutes les filiales de France-Télécom, Orange-Mali est la filiale la plus rentable du groupe. Elle multiplie par 100, voire par 1000 ses recettes. Contrairement aux autres filiales du Groupe Orange de la sous-région, qui sont au rouge. C’est pour cette raison que la Direction de France-Télécom a décidé de supprimer, pour les uns ou de réduire les primes, pour les autres employés maliens. Et le but de cette mesure est simple : mettre à flot les caisses des filiales Ouest africaines d’Orange », explique un autre cadre d’Orange-Mali. Avant de marquer sa stupéfaction : « c’est bien quand une Boîte dépanne une autre, du même groupe. Mais c’est grave, s’il s’agit de supprimer ou de réduire, seulement, les primes d’une catégorie de travailleurs », conclu-t-il, en réclamant l’anonymat pour des raisons compréhensibles.
Pour d’amples informations, nous avons tenté de rencontrer la Direction d’Orange-Mali. En vain.
Alors que se reproche-t-elle, au juste ?
Nous y reviendrons !
Cyrille Coulibaly
le Potentiel via Maliweb.net
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