Le contrat liant Global Voice à l’Etat du Sénégal relèverait d’un marché de gré à gré, bien que le directeur général de l’Agence de régulations des postes et télécommunications (ARTP) considère qu’il résulte d’un contrat de partenariat public-privé.
Auditionné lundi par les sénateurs à propos des perturbations constatées sur son réseau à l’occasion de cette journée d’action, le directeur général de la Sonatel Cheikh Tidiane Mbaye a jugé « inadmissibles » ces incidents. Mais « si l’ARTP avait demandé les informations que l’on a remises au Sénat, Global Voice ne serait pas là », a-t-il ajouté.
Dans une contribution rendue publique lundi 9 août, l’économiste Moubarack Lô et l’expert en système d’information Abdoulaye Diagne ont soutenu que la mission de contrôle des communications entrantes devrait être confiée à une institution publique nationale et non au prestataire privé Global Voice dont la poursuite du contrat au Sénégal serait synonyme d’une « grande injustice » pour les Sénégalais.
« Si l’Affaire global Voice passe, ce sera une grande injustice pour le peuple sénégalais qui sera dépouillé, si les prévisions des chiffres d’affaires se réalisent, de 300 milliards de francs CFA en cinq ans, au vu et au su de tout le monde », ont noté les deux experts.
« Avec ce montant, il est possible de relier tous les pays d’Afrique occidentale à l’Europe par fibre optique », ce qui permettrait d’amoindrir les coûts d’accès à la bande passante et ceux des communications téléphoniques, ont ajouté MM. Lô et Diagne. Le premier est président de l’Institut Emergence, le second expert en système d’information et en intelligence économique.
« Il faut arrêter le processus avant qu’il ne soit trop tard. Se taire serait synonyme de complicité passive, pour qui sait », ont-ils indiqué, donnant ainsi de l’écho aux protestations des travailleurs de Sonatel.
Source : Kanal150, 10 août 2010 via Osiris.sn
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