TIC au Sénégal, ça tâtonne ! cio-mag.com

par | 17 Fév 2009 | Actualités | 0 commentaires

cartes-senegalDans le cadre de nos dossiers « pays », nous consacrons ce numéro au Sénégal après avoir étudié la Tunisie. Ce dossier se propose de faire un état des lieux du secteur IT du pays. Ainsi, nous aurons le plaisir de vous fournir un panorama complet du marché, des acteurs et des projets en cours dans les pays concernés.

Il s’avère qu’au-delà des déclarations de bonnes intensions, force est de constater que le gouvernement sénégalais ne semble, malheureusement pas, avoir une vision stratégique pour faire des TIC un levier de croissance économique. Et pourtant, depuis le début des années 2000, le discours officiel revient avec persistance. Mais ni dans les faits, encore moins dans les actes, les autorités de ce pays ne posent les conditions pour la réalisation de cet objectif. On serait tenté de croire que l’Etat sénégalais n’a tracé aucune feuille de route pour déterminer les conditions de développement d’un secteur aussi crucial. Mis à part la lettre de politique sectorielle 2005-2008 des TIC publiée en janvier 2005, tombée depuis aux oubliettes, il y a eu très peu de réalisations concrètes.
Et pourtant, ce ne sont pas les compétences qui manquent au Sénégal. Mais, le comble au Sénégal, c’est la prééminence de la chose politique sur l’essentiel. Tout est politique ou politisé. Cette situation fait que l’on ne met pas les hommes qu’il faut là où il faut. Les priorités sont classées dans les tiroirs faisant ainsi perdre patience à tout investisseur ou autre porteur de projets de développement. Pour assurer les conditions de son développement, le Sénégal a besoin d’un cadre global incitatif au plan juridique et financier pour attirer les investisseurs, définir un plan de formation à long terme pour former des ingénieurs de haut niveau, contribuer au développement de la recherche pour stimuler l’innovation, aider les SSII à devenir compétitifs pour exporter des services à valeur ajoutée « made in Sénégal »…Il ne faut pas perdre de vue que les pays émergents comme le Maroc, la Tunisie ou encore l’Ile-Maurice qui sont devenus aujourd’hui des champions dans les domaines de l’offshoring ou du neashoring ont su, très tôt, mettre en pratique un programme claire et cohérent qui les a rendu compétitifs. Ils ont su miser sur ce secteur pour accélérer leur croissance.
Mais l’on constate que la vision de l’Etat sénégalais ne vole pas plus loin que celle de ses deux agences, l’ARTP censée assurer une bonne régulation des télécommunications et l’ADIE chargée l’informatisation de l’Etat. Certes, ces agences ont des missions honorables mais leur objet ne couvre pas la totalité du périmètre du secteur IT.
Au lieu d’instaurer un débat constructif pour assurer les conditions d’un développement durable du secteur, les autorités semblent faire fausse piste en orientant le débat vers des bisbilles stériles et peu honorables pour un pays qui se veut avant-gardiste dans le domaine des nouvelles technologies. Ce débat vile porte aujourd’hui sur les menaces de retrait de la licence d’exploitation d’un opérateur auquel on reproche d’avoir bénéficier d’une autorisation à un prix trop bas.
L’autre débat concerne les rumeurs de cession des parts de l’Etat dans le capital de Sonatel. C’est une simple question de bon sens qui se pose : au moment où des opérateurs profitables cherchent à se diversifier et à trouver des relais de croissance à l’international, il semble insensé de brader un patrimoine national aussi performant que profitable.

Au moment où nous bouclons ces pages, Abdoul Aziz SOW, le ministre sénégalais de l’Information, des Télécommunications, des TIC, du NEPAD et relations avec les Institutions, n’a pas jugé nécessaire de répondre à nos questions malgré nos multiples relances. Et pourtant, l’on s’en prend souvent aux journalistes sénégalais pour leur penchant aux faits divers qui, souvent, prend le dessus sur l’essentiel. Mais pour traiter de l’essentiel, nous autres journalistes de la presse spécialisée, nous avons besoin d’avoir en face des interlocuteurs valables avec une bonne maîtrise des enjeux du secteur. C’est une condition nécessaire pour traiter l’information en toute objectivité.

Le 06/02/2009 Auteur: Mohamadou DIALLO, Directeur de la publication

Source : www.cio-mag.com

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