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Vers la mort des centres d’appel délocalisés en Afrique ?

par | 15 Juil 2010 | Actualités | 0 commentaires

call-centerLe secteur des centres d’appel battant de l’aile en France, le Secrétaire d’Etat à l’Emploi Laurent Wauquiez va présenter, en septembre prochain, un projet de loi pour lutter contre la délocalisation de ces centres vers les pays où la main d’œuvre est moins chère, comme le Sénégal. Un projet qui, s’il passe après les -assises des centres d’appel- (à la rentrée), va hypothéquer l’avenir des centres d’appels africains, sénégalais notamment, qui interviennent en France. Pcci, Call Me, Access Value, Quality Center, Adaho Trg etc. sont des centres d’appels installés au Sénégal et opérant vers les pays développés, notamment la France. Ce , au même titre que d’autres centres d’appels établis au Maroc, en Tunisie, à Maurice, en Côte d’Ivoire, au Gabon ou à Madagascar.

Tout est parti de la suppression de 837 emplois par Téléperformance

Cette délocalisation des centres d’appels dans ces pays pour le compte de grandes sociétés françaises est en train de susciter toutes les polémiques en France surtout après que Téléperformance, le leader du secteur en France, a supprimé, il y a quelques jours, 837 emplois. Une décision que Jean-Hervé Jenn, président de Téléperformance France, a justifiée par la baisse de l’activité en France, mais que les syndicats ont liée au transfert d’activités vers la Tunisie et le Maroc.

Brèche dans laquelle s’est engouffrée le gouvernement français pour tenter de met tre fin à cette pratique et stimuler l’emploi dans ce secteur en France. C’est ainsi que le Secrétaire d’État à l’Emploi, Laurent Wauquiez, étudie un plan d’action afin d’inciter les entreprises à privilégier leur implantation sur le sol français. En effet, selon la radio « Rtl », « le Secrétaire d’Etat à l’Emploi souhaite une grande concertation à la rentrée à propos de ces plateformes qui, de plus en plus, s’implantent à l’étranger ». Le projet du ministre français sera présenté à la rentrée prochaine, en septembre.

Les quatre mesures que préconise Laurent Wauquiez

Mais, déjà, ses grandes lignes sont dévoilées. Selon toujours la radio « Rtl », Laurent Wauquiez envisage d’actionner quatre leviers pour créer des emplois dans le secteur des centres d’appels en France. Il s’agit de mettre « une surtaxe des appels venant des centres d’appels implantés à l’étranger ». M. Wauquiez envisage également d’accorder « une aide financière aux entreprises qui créent des centres d’appels en France ». De même, il veut « obliger les entreprises publiques comme la Sncf, Edf à rester sur le sol français ». Et last but net least, il va prendre « un arrêté pour que le client sache vraiment où atterrit son coup de fil quand il appelle un service client ».

Déjà de grands groupes ont donné leur accord au Secrétaire d’Etat français à l’Emploi : France télécom, Electricité de Franc (Edf), Orange, entre autres

Si la France est décidée à prendre ces mesures drastiques en direction des centres d’appels « off-shore », c’est parce que, dans l’Hexagone, ce secteur est en déclin. En effet, souligne le site « leséchos.fr », le secteur représente environ 250 000 emplois en France, mais ce chiffre ne décolle pas depuis 2004, alors que, dans le même temps, le nombre d’emplois délocalisés à l’étranger est passé de 10.000 à 60.000, selon Bercy. Les destinations privilégiées restent le Maroc (30.000 postes) et la Tunisie (12.000), mais de nouvelles destinations sont en plein essor, comme l’île Maurice ou le Sénégal. Le coût horaire de la main-d’œuvre y est moins élevé. Ces plateformes emploient en effet des milliers de personnes qui sont 30% moins chers que la main d’œuvre française. Selon des estimations faites en 2008 par le Syndicat français des professionnels des centres de contacts (Sp2c), un salarié d’un centre d’appel marocain est payé entre 400 et 450 euros mensuels, contre un minimum de 1 320 euros bruts en France (primes et 13e mois inclus). Autant dire que si les meures de Laurent Wauquiez passent, elles risquent de sonner le glas du télémarketing au Sénégal, en dans un plan plus large, en Afrique.

II faut dire que ce débat n’est pas nouveau. En 2004 Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’économie, s’empare du sujet en réclamant déjà plus de transparence

Bachir Fofana

(Source : Le Populaire, 15 juillet 2010) via Osiris.sn

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